dimanche 13 septembre 2009

Séisme / 2 jours à Cikangkareng Ciajur

Ce week-end, nous sommes partis visiter un village qui a été profondément touché par le séisme du 2 Septembre 2009.  Un séisme de magnitude 7,3 (à 9 les surfaces ondulent) qui a causé 80morts (pas assez pour qu'on en parle selon les journaux).
Nous avons décidé de vous raconter notre périple qui ne devait durer que 6 heures et qui s'est finalement étendu sur tout le week-end. 

  Nous sommes partis Samedi matin à 9h30 avec un ami français Arnaud qui est journaliste, il vient de l'ISCPA d'ailleurs. Il vend des articles pour Le monde et visite le meilleur de l'Indonésie: volcans effusifs ou explosifs, souvent actifs, les randonnées et les plus beaux panoramas du pays.

    A 9H30 nous avons pris un premier bus qui nous à emmené dans la ville de Bogor (1heure de Bus). 
    De là, nous avons pris un autre bus direction la ville de Cianjur. (2 heures de Bus). 
    Arrivés à Cianjur, nous croyions être presque arrivés. Hélas, nous apprenons qu'il nous reste encore beaucoup de kilomètres à parcourir pour atteindre la ville de Cikangkareng touchée par le séisme. 
On nous dit que cette ville est située à 6 heures de route (c'est le choc!!) en mini bus et on nous propose de nous emmener pour 600 000 Rp (environ 60 dollars) ce qui est très cher. Nous ne savions pas quoi faire, il était déjà 3 heures de l’après-midi ici et finalement nous décidons de renoncer et de retourner à Jakarta car le trajet coûtait trop cher. 
    Nous nous apprêtions à partir, quand un chauffeur nous propose de nous emmener en mini bus pour 200 000 Rp et en 3 heures !! Surprenant !! Finalement nous acceptons sa proposition pour ne rien regretter et ainsi nous décidons de ne pas rentrer a Jakarta Samedi soir ce qui n'était absolument pas prévu. 

    Dans le mini bus nous étions nombreux, environ 21 personnes. Nous prenons même des personnes en route qui parfois montent sur le toit ! Surprenant mais très amusant ! Le bus est de taille d'une grande voiture. Nous sommes donc très serrés. 
    Un homme dans le bus très gentil nous propose de manger chez lui pour que son fils voit des «blanc» !! Nous ne pouvons pas accepter car la route est encore trop longue jusqu'à notre arrivée désirée. Après une pause à 18h pour que notre chauffeur mange (Ramadan oblige), nous apprenons que notre bus ne nous mènera pas là où nous désirons aller. Nous nous arrêtons donc dans le village le plus proche. Il est 19h, il fait nuit noir et le bus nous dépose dans un tout petit village. Là des gens nous proposent de nous emmener sur le lieu de la catastrophe, mais le lendemain matin. Nous demandons donc si il y a un hôtel ou une possibilité de se loger sur la place et la réponse est négative. 
    Nous leur demandons si nous pouvons dormir chez eux et un homme nous répond que oui !! génial !! Comme dans l'émission "j'irai dormir chez vous" (W9), nous avons trouvé à dormir chez l'habitant gracieusement. Néanmoins, pour ne pas abuser de leur hospitalité, nous avons mangé ailleurs. Nous nous dirigeons vers un petit restaurant(un warung makan, comme un bistro mais indo, où la nourriture est sur les tables...à la fin tu dit juste combien de fois tu as pris quoi!!) où nous dégustons pour un peu moins de 44 000 RP pour 3 € (environ 4,5 dollars) un très bon repas. (Je souligne qu'un très bon repas c'est ici riz nature et poulet à la main. Quand il dit que c'est bon, c'est surtout qu'il n'a pas été malade donc effectivement c'était un super moment!!).
 Ensuite, nous nous rendons chez l'habitant qui nous présente sa famille et ses enfants. Il nous prête pour la  nuit la chambre des enfants ce qui est très gentil.
    Le lit c'est un matelas de 2cm, donc les garçons ont dormis sur des lattes quoi. Moi j'ai dormis par terre sur le tapis du salon où ils s'allongent généralement. Les draps étaient propres et la maison, en paille tressée, laissait passer tous les bruits: bruit de la TV (jusqu'à 00h et reprise a 3h pour le repas, avant le début du ramadan), passage de voiture, scooter, chant du coq a tout heure, vent dans les arbres et combats de chats.. Malgré ça les garçons ont très bien dormis. La chance à cette altitude, c'est que l'on se passe de la climatisation, quelle économie! Ils avaient une famille en or: deux jolies jeunes filles et un petit Boy tout timide de 5ans... On en a profité pour rigoler ensemble en traduisant des mots indo en français et en leur faisant tous répéter. 

Arrivé à 18h30, couché à 20h.. effectivement c'est pas très habituelle pour eux de nous avoir donc on ne s'est pas trop imposé.

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    Réveil très matinal à 5h car nous voulons profiter du levé du soleil. Sans petit déjeuner, heureusement qu'Arnaud avait pensé à prendre un paquet de biscuit au chocolat, ouf. Hélas, nous devons attendre que notre chauffeur ai terminé sa prière. Nous partons donc autour de 5h45 direction le lieu de la catastrophe en scooter. Nous avons une heure de route, une heure de route absolument magique.: des paysages à nous couper le souffle à chaque instant, c'est surprenant, digne des pinèdes dans le sud de la France. Mais surtout une heure de route en scooter dans des routes caillouteuses où les nies de poules et les faussés sont nombreux: donc risque permanent de faire une mauvaise glissade. Mais bon on est des aventuriers ou on ne l'est pas...
    Nous arrivons vers 6h45 sur le lieu de la catastrophe. 

    Assez déroutant au départ car nous ne voyons que peu de gens à 7 heures du matin et pourtant l'éboulement est bien présent. Une partie de la montagne est tombée sur le village, c'est incroyable. Sur peut être 400-500 mètres la roche à glissé sur une profondeur estimée à 15 mètres de hauteur. Seul une maison a été sauvée, toutes les autres ont étés ensevelis. Il faut vraiment le voir pour le croire.

    L'émotion est particulièrement intense, lorsque nous rencontrons un homme qui à hélas perdu toute sa famille, sous les rochers qui sont souvent  plus grands que nous. Lui, il n'était pas présent lorsque le séisme s'est déroulé et à essayé de joindre sa femme qui ne répondait pas. Il venait de perdre sa femme et ses deux enfants. Sur les rochers, il marchait à la recherche d'objets ou de souvenirs. Il cherchait a retourner des pierres pour découvrir ce qu'il redoutait aussi... sa famille. Mais à ce jour, il n'a retrouvé aucun un membre. Il racontait son témoignage devant les cameras. On s'est arrêté de prendre des photos lorsque l’on a vu ses larmes, c'est si dur de voir un homme pleurer face a ce cauchemar.

    Ensuite avec Arnaud (le journaliste) nous partîmes à 200 mètres du lieu, ou tout le monde se dirige (dont les secours). Arrivés sur place, les secours sont en effet bien plus présents. Environ 500 secours sont là, dont l'armée et la police. Nous sommes les seuls blanc ici, plusieurs fois on nous demande pour quel journal nous travaillons. 
    Le moment le plus difficile du week-end s'est déroulé ici. En effet, les secours étaient en train de remonter de l'eau une personne décédée. L'odeur était terrible, plusieurs personnes ont faillis vomir. Un moment, je me suis arrêté de prendre des photos car je ne pouvais plus. Après plusieurs heures et l'aide d'une pelleteuse, les secours ont enfin réussis à sortir la personne de l'eau. C'était une femme. Les secours ont bien protégés le corps. Par la suite l'ambulance est venue chercher la personne. Les gens courraient autour de celle-ci, c'était effarant. 

    Ensuite nous avons décidé de retourner au camps de base pour discuter avec les ONG. Ils nous ont appris que de nombreuses personnes (environ 40 personnes ) étaient encore présentes sous les décombres et que les recherches allaient s'arrêter ce mercredi, une semaine après la catastrophe. 

    Enfin, nous avons décidés de partir à la rencontre de personnes qui se trouvaient à proximité du lieu touché par le séisme. Nous avons rencontré des personnes très gentilles qui étaient encore effrayés par la catastrophe. Notre périple touchait peu a peu à sa fin. Il nous restait quand même pas moins de 7 heures de bus (5 bus différents) avant de rejoindre Jakarta et de pouvoir enfin profiter d'une douche bien méritée et décrassante, on l'avoue !!
    Voila notre périple mouvementé mais tellement riche. C'est pas tous les week-end que l'on peut vivre des choses comme ça !


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